Hier, grosse chaleur, grand soleil, cela laissait de l'espoir pour le week-end. En émergeant péniblement de quelques heures de coma réparateur après cette semaine éreintante où j'ai fait appel à toute ma conscience professionnelle pour ne pas me mettre en arrêt maladie (mais pourquoi, pourquoi, pourquoi... je devrais, je sais), j'ai ouvert le rideau et constaté que le ciel était couvert de nuages pourris.
J'ai rangé les tongs en faisant la tronche.
J'ai regardé combien de pièces il me restait dans mon porte-monnaie. Il faut savoir une chose: j'ai la chance d'avoir une boulangerie en bas de mon immeuble. La bonne nouvelle, c'est que c'est pratique. La mauvaise nouvelle, c'est que la boulangère est une sorcière. Elle a le physique de la sorcière et elle est désagréable. Quand on a le malheur de sortir un billet de 10€ de son porte-monnaie pour se payer 2 croissants, on a droit au:"Vous n'avez pas plus petit? Non parce que tout le monde fait pareil. Et je peux pas donner de la monnaie à tout le monde, moi." Et elle soupire méchamment. Même pas à vous fendre le coeur... Non, méchamment, pour bien vous faire sentir comme vous êtes de vilaines et perverses créatures venues pour la dépouiller de ses centimes.
Résultat: la plupart du temps, je me contente de croissants, parce qu'en monnaie, j'ai pas les moyens de m'offrir autre chose. Et j'avoue... elle me fait flipper.
J'ai rassemblé mon euro et les soixante-dix centimes qui allaient avec et je suis sortie, en tee-shirt. En passant par le local poubelle j'ai constaté que non seulement le ciel était couvert mais aussi qu'il pleuvait.
J'ai traversé la rue en évitant les flaques d'eau et les voitures et je suis entrée dans la boulangerie. Une petite fille était appuyée à la vitrine contenant les viennoiseries, les deux mains bien appliquées sur la vitre, le visage consciencieusement collé à la paroi, bavant juste pour le fun, parce que les gamins sont comme ça. La mère ne disait rien, elle prenait sa baguette. J'ai tout de suite senti que la sorcière était énervée, elle devait avoir passé un temps certain à nettoyer, je reconnais, c'est agaçant, mais c'est la vie d'une vitrine de boulangerie, d'avoir des traces de doigts et de bave dessus, non? La môme ne voulait plus bouger même si sa mère lui demandait de sortir, parce que la pluie, c'est nul, surtout quand on n'a pas le droit de sauter dans les flaques. La sorcière a dit:"Je te garde pour nettoyer les vitres, maintenant que tu as mis tes mains dessus? Tu ne devrais pas y coller ton visage, c'est plein de microbes, tu vas avoir des boutons." La gamine est sortie en pleurant -je n'exagère même pas :(- et j'ai demandé mes deux croissants. Je suis sortie en courant me réfugier chez moi.
Monde hostile.
Tant de cruauté de bon matin... de bon midi, ça me flingue le moral.
Pourquoi la pluie?
samedi 5 juillet 2008
Voilà l'été???
Publié par bbl à 13:01
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2 commentaires:
t'habiterais pas du côté de la rue Mouffetard par hasard ???
biz from Chartres
ah la légendaire amabilité des commerçant parisiens... J'avoue que parfois que la vie parisienne me manque un peu, mais après une journée à se faire jeter par les commerçants ou les serveurs dans les resto, je suis bien content de repartir chez les pécores (t'écris ça comment déjà?)
Au fait, tu lui as pas dit à la sorcière que c'est pas cool la vitrine pleine de microbes? C'est un coup à faire fuir ses clients.
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